julesinfo

Abandonnes par leurs familles et l’Etat, certains parviennent à réussir dans leurs études et même atteindre l’étape supérieure des études qu’est l’Université. Cela n’est pas sans difficultés pour eux. Ces derniers bravent quotidiennement les difficultés pour suivre les cours.

« L’université n’est pas construite par rapport aux non-voyants », voilà ce que Ferdinand, un étudiant non-voyant affirme comme pour résumé l’essentiel de leur peine d’ordre académique. Cela traduit  les difficultés quotidiennes des étudiants malvoyants, à l’université de Lomé.

D’un point à l’autre sur le campus universitaire de Lomé, la vie n’est pas gaie pour ces non-voyants. La canne blanche et surtout leurs amis constituent pour eux, leurs yeux principaux. Sans ces deux éléments, leur  déplacement au sein de l’université sera quasiment impossible. « Je me déplace avec ma canne blanche pour retrouver soit l’amphi, soit la bibliothèque, soit un agora ou tout autre lieu que je désire. Au cas où je me perds, je sollicite l’aide d’un camarde valide, qui me conduit jusqu’où je veux aller…» Ferdinand,  non-voyant.  N. Kodjo, aussi étudiant en troisième année d’histoire explique, « Sur le campus, les amphithéâtres sont pêle-mêle et s'y rendre est un vrai casse-tête. Sans nos amis ou camarades d'amphi et nos cannes qui sont nos yeux, nous nous  perdraient facilement.».

La situation en amphi, pendant les cours ne semble pas être aussi facile. Là aussi, les non-voyants disent merci à leur camarade d’amphi, car ce sont ces derniers qui leur aident à suivre les cours, tout comme à les porter sans faute sur leurs papiers. « En amphi, la situation est tout autre chose. C’est encore plus dur. Comme vous voyez nous n’avons pas d’yeux. Nous devons transcrire en braille, tout mot qui sort de la bouche d’un enseignant, afin de pouvoir le lire. Lorsqu’il y a un mot difficile qui est écrit au le tableau, c’est nos camarades valides qui nous l’épellent et nous l’écrivons. Ce n’est pas du tout facile, car il arrive que l’enseignant soit très rapide, ce qui nous empêche de lui suivre convenablement. Cela empêche aussi nos camarades d’être à notre disposition, lorsque nous les demandions, de nous dicter plus doucement ce que l’enseignant dit…. Aussi nos machines braille coûtent cher et nous ne bénéficions pas de subvention de l'État. Nous devons nous  débrouiller pour nous les acheter. C’est aussi rare qu’une ONG, ou une association quelconque nous vienne en aide. C’est vraiment difficile mais nous nous débattons aussi pour réussir comme les étudiants valides», affirme S. Bertrand, étudiant non-voyant en troisième année d’histoire à l’Université de Lomé.           

« De même à la bibliothèque nous ne pouvons pas faire des recherches dans des livres ordinaires comme les étudiants valides. Comme nous ne pouvons lire que la braille nous faisons nos recherches que dans les documents écrits en braille. Là aussi, je dois souligner que nous manquons de documents car tous les livres ne son pas transcrits en braille. Mais dans les centres informatiques, nous arrivons à faire des recherches, grâce à un logiciel appelé lecteur d’écran. Je rends grâce, à cet inventeur qui à penser à nous les non-voyants. Le seul problème qui se pose à ce niveau est que tous les centres informatiques ne disposent pas de ce logiciel, dit lecteur d’écran », renchérit-il.

   Tout cela traduit les peines d’ordre estudiantines que les étudiants non-voyants endurent afin de réussir leurs études. Ces derniers ne sont pas en marge de la société. Ils ont besoin de l’appui de toute personne. L’Etat doit beaucoup penser à eux afin qu’ils puissent mieux réussir leurs études car, comme le dit-on, « chacun doit apporter sa pierre à l’édification de la société ». C’est pourquoi nul ne doit les ignorer, car les déficients visuels ont aussi leur droit comme tout humain. La société doit donc s’en charger d’eux et leur faire vivre pleinement leurs droits. Leur réussite vaut aussi pour la nation.